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« L’ART ROYAL »

 

L’Art Royal devient au 18èmesiècle, l’appellation noble et synonyme de Fraternelle (société secrète).

 

Le terme « Art » vient du latin, et signifiait la science, le savoir… avant de devenir la méthode, le moyen, l’aptitude, l’habilité et le savoir-faire.

Il est devenu une discipline, nécessitant un apprentissage en vue d’une pratique.

Cette définition a été reléguée depuis le 18ème siècle à l’artisanat. Réservant progressivement l’usage du noble vocable « Art » aux artistes, et à tous ceux dont la tâche exclusive était de produire le beau.

L’Art Royal, pour exister, doit inclure une dimension transcendantale. Qu’elle soit qualifiée de religieuse, de mystique, de spirituelle, ou plus simplement de fraternelle.

Elle comporte des mystères d’ordre religieux qui sont ceux du véritable Art Royal.

En formant des initiés, cet Art forme des rois. C'est-à-dire, des hommes soustraits à toute domination… des hommes libres et souverains d’eux-mêmes.

Pour s’élever à cette Royauté initiatique, il importe d’apprendre à penser avec indépendance.

L’initiable seul s’initie, disait Oswald Wirth… Ainsi est dictée la loi de l’Art Royal.

 

Cependant… Il semble que cette appellation date du Moyen Âge pour désigner en priorité l’activité des alchimistes, aussi parfois dénommée le Grand Art… avant de dériver vers certaines pratiques magiques, puis occultistes… avant de réapparaître dans la psychologie moderne.

 

L’Art Royal tout entier contient l’esprit de géométrie. Tout le rappelle devant nos outils symboliques… où rayonnent le compas, l’équerre, la règle, le ciseau, le maillet, la truelle… et biens d’autres encore. Dont le seul but est de faire comprendre la modération de nos passions.

La géométrie enseigne à l’homme nouveau, à mesurer toutes choses.

En effet, la géométrie construit, démontre, vérifie, déduit chaque tracé ou chaque figure.

 

Les premières manifestations de l’esprit s’expriment clairement dans une puissante fédération de Loges de tailleurs de pierres.

C’est le devoir de chaque individu d’unir en un faisceau harmonieux… obéissant aux lois de la sagesse… les lignes confuses de l’esprit humain, car privé de ressources extérieures, l’esprit se vide.

La géométrie révélée aux compagnons dépasse ainsi largement le cadre d’une technique opérative de bâtisseur.

 

Toute l’évolution humaine s’est développée à partir du langage.

C’est grâce à une conceptualisation, une représentation mentale tout d’abord, puis une mémorisation et une transmission entre les générations ensuite… que le phénomène humain s’est développé.

Le langage semble avoir joué un rôle primordial dans ce développement.

On pourrait dire que le langage a donné naissance à la théorie, à l’activité manuelle… à la pratique et à l’artisanat. D’ailleurs, on oppose souvent la théorie à la pratique.

Ainsi… il se manifeste le paradoxe que nous vivons tous… le langage.

Tous ces mots et ces phrases que nous additionnons pour penser… peuvent être des obstacles !

Penser… c’est utiliser l’oreille intérieure, et percevoir cette petite voix étouffée, par les mots que nous cherchons. Penser, c’est déjà entrer en méditation.

Penser, c’est profiter d’une méthode… Penser ce qu’il a, à penser… Lui et pas un autre… passe par l’utilisation du symbole et la pratique d’un rituel.

 

Pour ce qui est de l’élixir de longue vie… c'est-à-dire la Pierre philosophale… nombreux sont les alchimistes qui en ont laissé la recette dans des livres. Et bien rare sont ceux qui ont pu décrypter ces ouvrages hermétiques dans tous les sens du terme.

Il faut préciser que l’alchimie, tout en étant un travail sur la matière, vise par ce biais, à faire évoluer l’esprit. C’est donc une voie spirituelle.

En alchimie, il est coutume de dire « Il n’y a pas transmutation des métaux sans transmutation de l’âme ».

Tout symbole possède la plénitude et en lui, la totalité des oppositions… mais aussi l’unité. Il permet ce grand voyage intérieur… Il guide vers la révélation de soi et du tout.

Le Rituel est une invitation permanente à changer.

L’Art Royal a donc par essence un esprit critique.

Devenu libre penseur, le chercheur qui s’exprime à travers la liberté de conscience… constamment confronté à des directions toutes tracées.

La spiritualité est empreinte de mystères. Le message pour chacun est à comprendre progressivement le sens littéral et le sens ésotérique.

Degré après degré… il faut gravir l’échelle de l’éveil, qui… sens après sens, nous rapprochera de la vérité, une, et lumineuse.

 

Pour comprendre l’Art Royal, il faut le situer dans l’histoire des bâtisseurs de cathédrales où se trouvent ses racines. Par exemple : l’alphabet du charpentier, qui possède 32 signes… dénommé « La pendule à Salomon ». Ce qui peut être rapproché des 32 voies kabbalistiques.

La méthode symbolique, pièce maîtresse de l’art Royal, cache des mérites qui tiennent à la nature du symbole lui-même.

L’Art Royal associe donc plusieurs méthodes : la logique, l’imagination créatrice, la liberté de conscience, l’intuition, et l’émotion. C’est l’art de la transformation !

 

Comment expliquer cet extraordinaire développement du génie humain dans l’architecture sacrée… des pyramides aux cathédrales ?

Depuis l’apparition des premières civilisations sédentaires, l’architecture, et plus précisément l’art sacré, font leurs apparitions. Ils révèlent les capacités inconscientes et créatrices des hommes.

Le symbole de la construction est fort ancien. A chaque époque les hommes édifient, non seulement pour abriter, mais aussi pour embellir leur vie… voire, défier le temps.

On implore les forces cachées de la nature… On prie dieu, et même, on lui demande d’exaucer nos désirs ; on lui construit un palais qui reflète le cosmos.

Les orientations, les emplacements et les formes sont méticuleusement établies. Il faudra que les influences planétaires soient favorables et que s’instaure un échange « Terre/ciel ».

Les constructions les plus audacieuses s’élèvent. Le symbolisme initiatique est sacré parce qu’il est lié dans l’imaginaire des hommes… à l’idée de la mort.

Les Assyriens, les Egyptiens, les Chaldéens… pour ne citer qu’eux… rivalisent de génie architectural pour exprimer leurs dévotions, leurs reconnaissances aux dieux. Leurs messages, qui formaient le ciment de ces sociétés disparues… nous interpellent encore aujourd’hui.

Si cette valeur est contenue dans les pierres, elle a été déposée, inscrite par le maillet et le ciseau « par » et « de » la main de l’homme.

L’Art Royal ne cesse d’acquérir de la grandeur et de l’excellence.

 

En bref… quelques mots sur le Canon de l’Art Egyptien :

Il est bien connu que les représentations de la figure humaine dans l’art de l’Egypte ancienne se conforment d’une manière générale à des principes hautement stylisés et idéalisés, qui déterminent les proportions entre les diverses parties du corps humain… c’est que l’on appelait « Le Canon de l’art ».

 

Ce principe, ou cette technique nommée « La coudée royale égyptienne de 7 palmes »… (Par un système de quadrillage) s’est maintenu pendant de nombreux siècles, et perdurent encore de nos jours dans son application.

 

Pourtant… L’histoire égyptienne présente une difficulté.

L’absence de documents fiables, qui ont pu être volontairement soustraits ou tout simplement détruits.

Des siècles et des siècles, voire des années… nous ont font parfois oublier ce que d’autres ont initié et construit à l’abri des regards indiscrets.

Il faut savoir démêler le faux du vrai… la légende de la réalité, pour réunir ce qui est épars.

Il aura fallu réinventer les divers courants de pensée qu’avaient générer l’éclosion des Rites Egyptiens.

Je pense tout particulièrement à CAGLIOSTRO, qui semble avoir été déterminant dans cette entreprise.

Le Comte Alexandre CAGLIOSTRO, connu aussi sous le nom de BALSAMO, travaillait alors en 1766, l’alchimie avec le Grand Maître de l’Ordre de Malte, Manuel PINTO DA FOUSECA.

De 1786 à 1795, sa vie est construite sur une succession d’exils.

Sa femme témoignera contre lui. Il sera inculpé d’hérésie, et de magie.

Emprisonné au château Saint Ange, il sera condamné à mort le 7 avril 1791.

 

Enfin… L’Art Royal était une pratique des alchimistes, dont le but visait la transmutation du plomb en or.

Derrière cette façade matérialiste, il y avait toute une symbolique forte.

L’intervention humaine, rôle central… puisque ses dons, son engagement, son expérience, sa sagesse sont nécessaires au succès de l’opération.