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J2M - 2010

Le pic de la Corne blanche

Un crépuscule banal… dans une belle campagne montagneuse de France, en plein été.
La nuit tombe tout doucement, colorant de rouge, d’orange, de rose et de violet le peu de nuages à l’horizon… Il a fait chaud aujourd’hui et chaud demain.
Les trépidations de la journée ont laissées place au paisible silence de la nuit. Tout le village s’endort et les esprits s’apaisent. La vie bruyante et étouffante du jour semble s’arrêter, pour laisser la place à plus de fraîcheur et à une autre forme de vie.
Seul, un homme courbé marche dans les petites ruelles devenues désertes.
Il s’aide pour marcher d’un long bâton en branche d’arbre mal taillée.
Cloc... rrrr… Clac - Cloc… rrrr… Clac - Cloc… rrrr… Clac.
D’où vient t-il... et où va-t-il ?...
Puis, tout redevient silence. La nuit enveloppe désormais tout le petit village d’un épais manteau noir.

Le lendemain matin, de très bonne heure, on frappe à la vieille porte en bois de Monsieur le Maire.
—    Toc, toc, toc !
—    Oui !... oui m’v’là !... J’arrive !
Le Maire ouvre la porte qui grince un peu, pour voir qui frappe à cette heure.
—    B’jour… l’Georges. Que puis-je faire pour toi ?
—    B’jour M’sieur l’Maire… V’là. C’est grave ! C’est l’fistion, tu sais ben l’Richard… Hé ben, il a disparu… ça fait mat’nant trois longs jours que j’ne l’ai point r’vu !
Monsieur le Maire réfléchit.
—    Ca y fait quel âge à ton fiston ?
—    Ben… c’est fait dans les trentes ans.
—    Bon. Alors… C’est certain’ment qu’il a trouvé un’belle fille quec’part ?... Ajouta t-il, peu inquiet.
—    Ben non, M’sieur l’Maire… J’connais ben sa p’tite copine d’en c’moment… Elle ne l’a point vu.
L’homme est visiblement très inquiet de sa disparition. Persuadé que ce n’est pas une fugue.

Le Maire organisa donc des recherches par la gendarmerie de la ville la plus proche, et de plusieurs volontaires, mais en vain. Pas de témoignages… pas d’indices.
Plusieurs jours se sont écoulés depuis la disparition du jeune homme… Trois autres jeunes filles qui ont le même âge, ont disparues eux aussi, dans les mêmes conditions.
Le mystère reste complet.

A plusieurs kilomètres plus loin, là-haut dans la vallée haute, juste avant les basses montagnes, deux jeunes femmes s’affairent autour de leur campement.
Eva, 29 ans, très belle frimousse, belle peau mate et ferme avec une belle anatomie, Grands yeux bleus, gracieuse, élégante, sexy… 1m73… poitrine généreuse et taille merveilleusement bien marquée… longues jambes et cuisses galbées… Longs cheveux souples et vaporeux, très ondulés d’un blond très clair… Elle prend son bain dans la rivière qui serpente à proximité de leur tente de camping.
Et Ulla, 25 ans, Jolie visage espiègle, corps magnifique, seins ronds et fermes… belles hanches, longues jambes et cuisses rebondies… la peau naturellement bronzée… brune, aux cheveux très longs en queue de cheval haut placée… Elle s’occupe du petit déjeuner.
—    Pas mal ce coin… J’espère que nous y passerons de bonnes vacances.
Eva !... S’écria Ulla… C’est prêt, tu viens ?
Eva barbotte tranquillement dans la rivière.
—    J’arrive !
Les deux jeunes amies se connaissent depuis longtemps, très complices, elles s’apprécient beaucoup. Elles espèrent passer quelques jours bien mérités de repos, et tentent de s’organiser pour la journée.
—    Cet après-midi, nous irons faire quelques courses en bas, dans ce petit village tout mignon… Tu es d’accord ? Dit Eva.
Elle marche totalement nue à travers les herbes et les feuillages, tout en s’essuyant le corps d’une longue serviette. Pas de problème… car il y a absolument personne dans ce bout de vallée perdue.
—    Hum, hum… Répondit Ulla.

Après une courte sieste, elles arrivent au petit village.
—    Pas grand monde dans les rues ! Fit Eva.
—    En effet, c’est bien calme ! Enchaîna Ulla.
Elles sont chez l’unique commerçant du village, les langues se délient rapidement. Grâce aux quelques commères du coin accoudées sur le comptoir du bar, devant un petit verre de rosé, qui se chargent de faire passer les informations à tous ceux qui veulent bien les écouter.
—    V’là, mes p’tites Demoiselles… Quelle affaire dites-don ! Dit-il en donnant leur commande.

Le reste de la journée se passa sans problème particulier. Mais dans leur tente, les deux jeunes filles se posent des questions. Ulla propose.
—    Eva… Si on les aidait ?
Eva, plus responsable que son amie, lui répond avec plus de méfiance.
—    On verra… Dors maintenant.

Au matin, Ulla repose sa question à Eva.
Il s’en suit une longue concertation. Finalement, elles prennent la décision d’aller voir le Maire du petit village.
Ha... Le Maire est l’oncle d’Eva… Alors forcément, ils se connaissent un peu. Ce qui explique aussi qu’elles sont venues dans ce coin perdu. Là au moins, elles étaient certaines de passer des vacances tranquilles.

Quelques heures plus tard, elles se retrouvent chez le Maire… L’oncle d’Eva.
—    Inquiétant tout ça !... Que vas-tu faire mon oncle ?
—    J’sais pas ben… Mais en tant que l’Maire, il faut bien que j’prenne ce problème au sérieux.
Dit-il, en fumant sa pipe qui dégage une odeur de pain d’épice dans toute la pièce.
Dans un coin, assis sur une chaise, s’appuyant sur ses bras tenus et les yeux dans le vague, Ulla semble perplexe.
—    Ulla, à quoi tu penses ? Lui demanda Eva.
—    Hum ?... Dans ces disparitions, il n’y a que des jeunes filles qui ont le même âge ?...
Le Maire répond.
—    Oui… Mais il y a aussi un jeune homme. Il a été le premier.
—    On pourrait croire qu’il y aurait des rapts pour alimenter tout un réseau de prostitution ?... Nous ne sommes pas loin de la frontière ?... Pensa tout haut Eva.
—    Mais le jeune homme… que viendrait-il faire dans cette affaire ? Enchaîne le Maire.
—    Hé oui ! Fit Eva. Il faudrait avoir de la chance pour trouver une piste !
—    La police de toute la région enquête. Faut attendre.
Un moment de silence traverse la pièce.
—    Bon. Nous repartons mon oncle. Tiens-nous informé.
—    Fait’ben attention à vous… Vous êtes ben isolées là où vous êtes !...
—    Ne t’inquiète pas. Nous resterons sur nos gardes.
Les deux jeunes femmes font la bise au Maire… qui se râpent la joue contre celle du Maire qui a la sienne comme du papier de verre. Puis elles retournent à leur campement.

Peu de temps après le départ d’Eva et d’Ulla, on frappe de nouveau à la porte du Maire.
—    Salut l’Maire !... On peut entrer ?
—    Tient salut l’Albert… Ben oui… ent’r.
Le vieux Albert est celui-là même qui marche dans les ruelles du village, à la tombée de la nuit.
—    Dis don l’Maire… tu r’çois d’belles petites poulettes chez té !... Vieux cochon… Tu nous avais caché ça, di-don !... J’men va l’dire à ta femme moi !... Ha, ha, ha !...
—    Assieds-toi don, vieux vicieux… Et ne dit pas de bêtises !... T’es toujours aussi fou.
—    Fou ou pas… j’ai ben vu !... Et pis, j’peux rester debout moi !... J’suis encore jeune moi, et j’y resterai autant que je l’voudra !... HI, Hi, hi !... J’vous entr’ra tous !... J’te l’dis !
—    Mais oui l’Albert… Excuses-moi, mais j’ai du travail.
—    Et… qui sont ces belles p’tites poules ?...
Le Maire replonge dans son travail, mais répond malgré tout pour avoir la paix.
—    Qui ?... Ha oui, ça t’intéresse encore à ton âge ?... vieux cinglé ?... Hum ?
—    P’ête ben !... Dis toujours ?
—    Ha toi alors… Ben. Ce sont l’Eva et l’Ulla. L’Eva est ma nièce… Tu sais l’frère du l’Fernand ? Hé ben c’est sa fille. Ce sont deux jeunes femmes très intelligentes. Elles passent leurs vacances dans la région… près de la rivière, je crois. Ben !... Allez, j’ai du travail… s’cuses-moi.
—    Ben…ben… Dit le vieil homme en se frottant les mains. Et… et quel âge ont-elles ces gamines ?
—    Haaa, t’as pas fini non ?... Elles ont dans les 25, 30 ans… je crois que c’est l’Eva la plus âgée… Ou l’Ulla ? j’n’sais pas. Mais, diable, pourquoi autant de curiosité de ta part, non de dieu !... Veux-tu me foutre la paix mat’nant ? Il faut que j’travail moi !
Le vieux Albert à l’air satisfait des réponses, et se frotte les mains.
—    Parfait, parfait tout ça !... Hi, hi, hi ! Allez, salut l’Maire !... et merci !... Ha, ha, ha !... Vive la jeunesse bondieu !
Et le vieux tout excité repart, toujours aidé de son bâton... Cloc… rrrr…. Clac - Cloc… rrrr…. Clac.
—    Il est complètement fou à lier, celui-là. Le Maire reste perplexe un instant, puis il replonge dans ses travaux.

Plusieurs jours plus tard, au campement des deux jeunes femmes.
—    Ulla, tu viens te baigner ?
—    Non… je préfère rester ici, j’ai la flemme… Je voudrais lire un peu. Vas-y sans moi ma chérie.
Eva pars seule. Et se baigne joyeusement dans l’onde pure. Elle adore le contact de l’eau douce sur sa peau nue. Puis se prélasse au soleil, donnant son magnifique corps aux rayons brûlants de l’astre.
Eva traîne encore un peu, et décide de rentrer à la tente.
Mais au détour du petit sentier, elle aperçoit le campement sans dessus-dessous !
—    Bon sang !... Mais que c’est-il passé ici ?... Ulla !... Ulla, tu es là ?... Ulla !
Toutes leurs affaires sont éparpillés, la tente écroulée, les sacs à dos vidés, les instruments de cuisine renversés !
Elle fit le silence pour essayer d’entendre quelque chose… Mais non. Rien !
Que c’est-il passé ?… Où est Ulla, sa meilleure amie ?... Eva est parcourue de frissons.
Elle part à sa recherche et appelle partout : — Ulla !... Ulla !... Mais en vain.
La nuit tombe, Eva décide de remettre un peu d’ordre et d’attendre encore un peu. Peut-être qu’elle s’est cachée quelque part pour échapper à ses agresseurs ?
Tout en remettant la tente debout, elle pense à Ulla… Ulla, où es-tu ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ?
Demain, j’irai voir mon oncle. On dit que la nuit porte conseil.

Après une nuit agitée, Eva a très peu dormi. Elle n’a pas cessée de penser à son amie.
Puis, elle reprend le chemin qui mène au village, retrouver son oncle.
—    … et quand je suis revenue, tout était en désordre, un vrai carnage ! Un calme plat inquiétant… et Ulla avait disparue… Envelée !... J’ai cherchée dans les alentours… Mais rien, pas d’Ulla !
—    T’aurais pu v’nir chez moé, tu risquais gros !
—    La nuit tombait, alors je suis rentrée me coucher. Eva est assise, pensive et inquiète.
Le Maire tourne en rond dans la pièce en fumant sa pipe.
—    J’ne sais pas quoi en penser. Toutes les polices d’la région sont sur l’coup. Il y a eu encore hier soir une aut’jeune fille du bourg d’à côté qui a également disparue. Avec l’Ulla, cela en fait deux de plus. Et on n’connait pas s’il y en eu dans d’autres villages ?
—    Inquiétant, non ?
L’oncle est sa nièce sont pensifs. Puis le Maire se souvient d’une chose.
—    Mais au fait, j’y pense…
—    Quoi ?
—    Nous avons un vieux fou, ici, au village… L’Albert. On a ben l’habitude de ces bêtises… mais… il est v’nu m’voir hier, juste après toi… Et il m’a tenu un drôle de langage... Il vous a vu rentrer chez moé, et il m’a posé des tas d’questions sur vous… Pourquoi êtes-vous ici, depuis quand, qui vous étiez, quels âges aviez-vous… etc. C’est un vrai cinglé ! Et c’est un drôle d’bonhomme !... Et puis, il m’a semblé beaucoup plus alerte qu’avant !... Bizarre non ?
—    Effectivement. J’ai bien envie d’aller lui rendre une petite visite. Une idée, comme ça !

Quelques minutes plus tard, Eva frappe à la porte de chez Albert. Il est assis dans sa chaise à bascule. Son chat dort à ses côtés. Il rêvasse en fumant sa pipe dégoulinante.
—    Bonjour Monsieur Albert… Je vous dérange ?
Surprit, Albert balbutie quelques mots incompréhensibles, et arrête de se balancer.
—    Heu… Oui… Non !... Pas du tout ! Que fait’vous là ?... Vous n’êtes pas… Mais… Et votre camarade ?... elle avec vous ?
—    Vous savez qui je suis Monsieur Albert ?
—    La… la fille, non… Heu oui… la nièce de l’Maire ?... Tout se sait, ici !
—    Vous semblez très étonné de me voir… pourquoi ?
—    Non, c’est que… Mais… poses-toi là… que j’te r’garde… T’es ben belle t’sais ?
—    Ha ?... vous trouvez ?... Eva prend une pose aguichante.
Elle porte un petit chemisier blanc très léger, noué sur le devant à la hauteur du nombril, ouvert sur le devant, laissant apparaître la naissance de sa poitrine généreuse. Elle porte une mini-jupe très légère rose saumon. Sa peau est dorée et elle est splendide.
—    Vous n’auriez pas vu mon amie Ulla ?
—    Heu… Comment ça ?... Ulla ?... Non… Pas vu.
—    Mon oncle m’a raconté que vous avez demandé des enseignements sur nous… Pourquoi ?... Les jeunes femmes vous tracassent encore Monsieur Albert ?... A votre âge ?
Eva c‘est rapprochée du vieil homme, et c’est assise à moitié sur le bord de la table, allongeant une jambe et pliant l’autre, lui faisant voir ses jambes, dans une pose très provocatrice.
Albert regarde ses cuisses et même au de-là. Eva s’arrange à ce qu’il puisse voir sa petite culotte.
—    Ben… Heu… T’es ben Belle ma p’tite… Mais …
—    Hé bien ?... Dites-moi pourquoi on vous intéresse tant ?
Eva s’approche encore plus près, et commence à dénouer son chemisier.
—    Hé ben… Ha, c’est difficile !... Je…
—    Pourquoi, c’est si difficile Monsieur Albert ? Le nœud glisse tout doucement.
Elle pose sa jambe sur sa chaise. Sa cuisse est presque contre son visage plissé et cramoisi.
—    C’est que… Non, j’peux pas faire ça !... Heu… C’est que…
—    Je ne vous plais pas Monsieur Albert ?... Pourtant il m’a semblée que vous aimez les belles jeunes femmes  comme moi ?... Si vous voulez être gentil avec moi… je l’être aussi avec vous Monsieur Albert… Vous me comprenez ?
Eva s’est rapprochée davantage de l’homme mal rasé qui commence à suer. Elle ouvre entièrement son chemisier blanc, et découvre entièrement ses beaux seins gonflés. Puis elle les colle juste sur son nez.
—    Vous savez Monsieur Albert, vous devez plaire aux femmes… moi, vous me plaisez beaucoup… Je crois que j’ai envie de vous Monsieur Albert !... Pas vous ?
L’homme tente de toucher avec sa main qui tremble plus que jamais.
—    Ha non !... attendez !... Dites-moi d’abord pourquoi !... Et puis après, tout les deux…
—    Vous m’tentez !... Bon… c’est entendu !... J’vous dis tout !
—    Hé bien voilà !... Je vous écoute. Eva s’est reculée tout en se réajustant, et s’est assise.
—    Ben voilà… C’est… Ha comment dire… On m’a promis d’m’redonner m’jeunesse. Si !... Heu… c’est ben difficile à expliquer. Ils m’ont d’mandé d’donner des renseignements sur toutes les jeunes femmes de 25/30 ans que j’voyais… Sur des belles poulettes comme vous !... C’est eux qui m’contactent. Oui… Ma jeunesse… Ils m’ont promis !
—    Donc, vous indiquez à des gens des renseignements sur les jeunes et belles femmes… en l’échange de quoi, ils vous redonnent la jeunesse ?... C’est bien ça ?
—    Ben oui… Alors ma belle… tous les deux... dis ?
—    Attendez Monsieur Albert… soyez patient… On verra après ! Hum… après !... Où es Ulla ?
—    Ils aiment ben des belles filles comme elle !
—    Et comment on les trouve ces gens là ?
—    J’n’sais point !... C’est eux qui m’contactent, j’vous dis !
—    Mais quand vous avez une personne à leur donner… comment faites-vous ?
—    Hé ben, j’laisse un’marque particulière dans un endroit choisi par eux, et ils viennent m’r’trouver à un autre endroit.
—    Et cet endroit, il est où ?... Monsieur Albert ?... Allez, pensez après… nous, tous les deux !...
—    Ben !... J’dois les attendre à la clairière du bois des Chèvres, à côté du grand chêne. C’est l’plus gros d’la région. Bon ma’t’nant, passons à autre chose… Allez, viens !... Ha !... ha, ha !
—    Attendez !... Juste une dernière chose, et puis après ensemble… oui, tous les deux…
Vous irez ce soir les prévenir que vous avez une jeune femme à leur fournir. Ce sera moi !
—    Vous ?... Ho non, t’es trop belle et trop gentille… et pis t’es à moi !... Tu m’as promise !
—    J’ai changée d’avis !... Faites d’abord ce que je vous demande… et puis après, je vous donnerais votre récompense. Vous l’aurez bien mérité !
—    Non !... Tout d’suite ! Tu n’partiras point comme ça !... Donne-moi un béco !
Le vieil homme tente de se lever de sa chaise à bascule, mais Eva le pousse d’un revers de sa main, ce qui le fait retomber lourdement dans sa chaise qui bascule irrémédiablement en arrière… cogne sur le vieux buffet, ce qui déclenche une série de petites catastrophes… Il bascule au passage sur la queue du chat qui dormait juste à ses côtés et qui fait un bon de surprise, ce qui déséquilibre l’étagère du buffet, faisant tomber quelques casseroles sur la tête du pauvre Albert !
—    Après, j’ai dit !... mon petit Albert. Eva se réajuste et fait rapidement demi-tour.

Monsieur le Maire n’est plus dans son bureau. Une personne lui dit qu’il était aux champs à cette heure. On lui indique l’endroit et Eva va à sa rencontre pour lui faire part de l’entrevue qu’elle a eu avec ce fou d’Albert. Arrivée au champ nommé, son oncle est en plein jardinage.
—    Hou, hou… mon oncle !
—    Héo !... Ma p’tite l’Eva !... Alors ?... et l’vieux ?
—    J’ai du nouveau. C’est important je crois.
Le Maire rejoint Eva avec son outil à la main. Eva s’appuie sur la vieille barrière en bois.
—    Albert m’a dit des choses troublantes et assez confuses… Mais je pense que l’on pourra en faire quelque chose !
Eva raconte la discussion qu’elle a eu avec Albert, et de quelle façon elle l’a forcé à parler.
—    Pauv’l’Albert, il a du attraper un sérieux coup d’sang !... On s’occupera d’lui plus tard.
—    Oui, je pense qu’il n’est plus dangereux maintenant. Mais il faudra le surveiller de près. Dans un premier temps, je vais le suivre, car il doit donner l’information ce soir. Après, tu le garderas ici, et le surveiller.
—    D’accord. Je m’en va l’occuper com’il l’faut, crois-moi ! Tu veux que j’vienne avec toi ma belle ?
—    Non mon oncle… Ta place est ici. On peut avoir besoin de toi… Et il ne faut pas que l’on soupçonne quoi que ce soit ! Bon… J’y vais ! A tout à l’heure.
Eva reprend le chemin, et salut son oncle en faisant un signe de la main. Et d’un pas décidé, poursuivant son idée, elle va vers l’aventure… Elle passe par des raccourcis, car elle connaît parfaitement la région puisqu’elle y a passée toute son enfance. Parfois par des passages difficiles, et parfois même des gros, comme cette glissade dans un trou, heureusement rempli de feuilles mortes et d’herbes grasses. Elle enjambe avec légèreté les trous et talus. Son corps semble flotter dans l’espace. Son corps est souple et harmonieux.
Une petite heure plus tard, elle se retrouve à une cinquantaine de mètres du gros chêne décrit par Albert. Elle est en avance. Elle décide de visiter prudemment le coin, afin de s’assurer qu’il n’y a pas de piège. Elle longe la clairière, restant à couvert dans la forêt… et elle observe attentivement. Tous ses sens sont en éveillent.
Soudain, dans le creux d’un petit ravin, elle entend comme des plaintes, ou des gémissements.
Elle se dirige en faisant attention et là, dans le fond, elle trouve un homme allongé et ligoté à une souche d’arbre. Sa tête est ensanglantée, mais le sang est sec. Coagulé.
S’assurant rapidement que cela ne pouvait pas être un piège… elle descend rejoindre l’homme qui gît au fond du trou.
—    Monsieur !... Monsieur !... Vous m’entendez ?
L’homme gémit, mais semble ne pas pouvoir réagir.
Tout près d’ici, il y a un ruisseau… Eva y court pour récolter un peu d’eau dans un mouchoir. Elle revient et éponge le visage de l’homme.
—    Monsieur !... réveillez-vous !... Monsieur !
Sous l’effet de l’eau fraîche, l’homme réagit, bouge la tête, puis ouvre difficilement les yeux.
—    Quoi ?... Qu’est-ce c’est ?... Qui êtes-vous ?
—    Vous étiez évanoui, vous gémissiez… alors, je suis là. Attendez, je vais vous détacher. Je ne vous aucun mal… Voilà.
—    Hooo !... J’ai mal à la tête !...
—    Que c’est-il passé ?... Vous vous rappelez ?
—    J’ai un peu de mal à vrai dire… Je me rappelle que je suivais un groupe de personnes qui m’intriguaient… Je les ai suivi longtemps, jusqu’aux roches, là-haut… C’est au pic de la Corne Blanche. C’est un gros ensemble de rochers tout en granit gris/blanc. On l’appelle comme ça parce que le pic se voit de très loin et qu’il ressemble à une corne dressée… Le granit devient lumineux et blanc au soleil.
Puis d’un seul coup, une douleur intense sur la tête, et la nuit !
Je me rappelle également m’être réveillé un petit moment dans une sorte de grotte… Puis des gens m’ont donnés à boire… et je me suis endormi jusqu’à votre arrivée.
Je ne me rappelle plus de rien d’autre.
—    Vous vous appelez comment ?
—    Je pense que je m’appelle Richard… Oui, c’est bien ça, Richard.
—    Moi, c’est Eva… Je suis la nièce du Maire du petit village d’en bas. Je suis à la recherche de mon amie Ulla. Elle a disparue, elle aussi.
Cela fait plus d’une semaine que vous avez disparu Richard. Toutes les gendarmeries sont à votre recherche. Cela fait combien de temps que vous êtes là ?
—    Aucune idée ! Il y a un ruisseau tout près… je vais m’y rafraîchir un peu.
—    Allons-y. Eva le soutient et l’aide à se lever, puis pour marcher.
Richard se fait une toilette rapide. Le sang coagulé s’enlève avec difficulté, aussi, Eva l’aider dans son ouvrage.
—    Haaa… ça fait un bien fou !...
Eva lui raconte toute l’histoire… les disparitions… Ulla… Albert… Et le rendez-vous, là-bas, au pied du grand chêne.
—    Il ne faut pas qu’ils nous voient. Nous irons nous poster là-bas, dans cet arbre. Comment allez-vous ?... Vous pouvez marcher ?
—    Je pense, oui.
Ils s’installèrent le plus confortablement possible. Puis ils attendent l’heure.

Au bout de quelques minutes, deux personnes arrivent au lieu indiqué… Puis attendent.
C’est sur, C’est Albert qu’ils attendent… Mais il ne viendra pas.
Les deux personnes qui ont l’allure de femmes s’impatientent. Attendent encore quelques minutes… Puis décident de repartir. Nous attendons qu’ils ou qu’elles prennent un peu d’avance.
Eva et Richard les suivent depuis plusieurs quarts d’heures déjà. Ils arrivent dans les rocheuses, à l’endroit du pic de la Corne Blanche, comme l’avait dit Richard.
L’endroit est de plus en plus sec, plus de végétation, que des roches anguleuses.
—    Où vont-ils nous mener ?... S’inquiète Eva
—    On ferait peut-être mieux de faire demi-tour ?
Mais nos amis ne se doutent pas qu’ils sont surveillés. Des yeux les regardent évoluer dans leurs marches. Tous leurs mouvements sont épiés. Soudain, comme une sorte de haut parleur…
« N’avancez plus !... Ne bougez plus et ne vous retournez plus ! »
Surprit de cette intervention subit, ils n’osent plus bouger. Puis, un sifflement bizarre emplit l’espace !
Richard s’effondre.
—    HO NON !... S’écria Eva, qui voit son ami tomber. Alors elle se retourne… Aperçoit ses agresseurs. NON !... Vous ne m’aurez pas !...
Eva tente de s’échapper en courant sur le chemin du retour. Son chemisier s’est ouvert et ses seins suivent les mouvements de sa course affolée, en se ballotant.
Puis un autre sifflement… et Eva s’écroule à son tour.

Eva se réveille tout doucement. Elle a mal dans tout son corps. Elle a l’impression de ne plus pouvoir bouger. Elle ouvre un œil, puis le second… Elle s’aperçoit qu’elle est dans une sorte de grotte aménagée en chambre. Elle est totalement nue, il y a juste un drap léger sur le travers de son corps meurtri.
Que c’était-il passé ?... Combien de temps s’était-il écoulé ?... Où peut-elle bien être ? Où suis-je ?
—    D’où vient cette chaleur ?... Mes vêtements… Où sont mes vêtements ?
Et richard, où est-il ?... Quel est donc cet endroit ?
Pendant de longues minutes, Eva se pose et se repose les mêmes questions.
Puis soudain, une voix s’élève, forte, sur un même ton et métallique. « Enfin, tu te réveilles ! »
—    Qui parle ?
« Reste calme petite. Pourquoi es-tu venu par ici ?... Que cherches-tu, et que veux-tu ?... Réponds ! REPONDS PETITE ! »
—    Je m’appelle Eva. Je suis à la recherche de mon amie Ulla. J’étais avec un ami, Richard… Que sont-ils devenus ?
« Ils sont tous ici. Tu n’as pas de chance petite… Personne ne peut sortir de cet endroit. Plus jamais. PLUS JAMAIS !... Tu verras petite, tu seras bien avec nous… Tu ne voudras plus nous quitter !...
HA, HA, HA ! »
—    Qui êtes vous ?... Ne soyez pas lâche !... Qui êtes-vous ? Eva n’a pas de réponse. Dans quel pétrin je me suis fourré, moi.
Eva prend conscience de la situation… Et commence à avoir peur. Puis, elle pense à ULLA. Ulla… Où es-tu ?... Que t-ont-ils faits ?
Le bruit d’une scie sauteuse se fait entendre. Eva se retourne. C’est une porte qui s’ouvre. Elle est ronde, et elle glisse sur le côté. Les murs sont des rochers grossièrement taillés.
Une femme fait son apparition. Elle est habillée d’une curieuse de façon. Deux gardes aux allures étranges de chaque côté d’elle. Ils ont de gros yeux rouges, des oreilles effilés qui pointent vers le haut, le corps d’un gros singe et de couleur gris/vert. Leur peau semble écaillée, comme les batraciens ou les crocodiles.
—    Qui êtes-vous ?... Que me voulez-vous ?... Fit Eva, affolée, et se cachant sous un tissu de soie blanche. N’approchez pas ! Ne me touchez pas !
—    N’aie pas peur… Aphrodiane veut te voir. Allons !... Lèves-toi !... Obéis !
—    Qui est-ce, cette Aphro… machine ?...
—    APHRODIANE !... Elle est la DIVINE. La chef suprême de ces lieux. Ne t’avises pas de lui résister !... Tu pourrais le regretter ! ALLEZ, Lèves-toi, et viens !
—    Non merci, mais je reste ici. Dit-elle en se retournant, dédaigneuse.
—    Hytos… Cayus !... Amenez-la-moi !
Deux énormes montres surgissent. Ils se dirigent d’un pas lourd et décidé, avec une sorte de sifflement sourd, tels les hérissons… vers Eva qui ne veut pas se laisser faire.
La lutte semble courte. Ils l’empoignèrent rapidement. Mais, hargneuse et dans son instinct de survie… Eva assène un joli et puissant coup de pied dans la poitrine de l’un des deux monstres. Celui-ci est projeté en arrière, tandis que celui qui l’enserre est déséquilibré en arrière par le coup. Il se prend les pieds dans les cousins qui tapissent le sol et s’effondre sur le dos avec Eva dans ses bras !
Ils se retrouvent à terre, étourdit ! Mais le plus vaillant la saisie par les épaules et la ceinture fermement.
—    Tu ne peux résister à la force de ces monstres !... Allez ! Mytos et Cayus… emmenez-la devant notre divine ! Exécution !
—    Quel cauchemar ! Reprend Eva, déçue et en colère.
—    En route… Aphrodiane attend !
A travers des galeries lumineuses taillées dans le granit blanc, Eva est accompagnée fermement, complètement nue, par les deux monstres. La femme les précède d’un pas ferme et régulier.
Au bout de quelques minutes, elle fait entrer Eva dans une grande salle illuminée de couleurs chatoyantes. Et là, elle découvre la « DIVINE » Aphrodiane. Et c’est la stupeur !
C’est une énorme femme, aux cheveux blonds tirant sur le violet… elle est assise. Sa peau est de couleur parme… Elle est entièrement nue et doit mesurer au moins trois bons mètres !... Quand aux kilos, difficile à dire. 300… 400 Kg ?... Elle est grosse de partout et elle est constituée que d’énormes bourrelets. Ses seins, son ventre, ses bras et ses cuisses sont gigantesques !
Des jeunes femmes également totalement nues l’entourent. Assises ou debout contre elle… ou bien encore sur ses genoux. Elles donnent l’impression d’être des toutes petites filles à côté de la géante !
—    Approche petite ! Sa voie est forte et grave. Aucune féminité. Je suis la DIVINE, chef suprême de ces lieux… Ne sais-tu pas d’agenouiller ?
—    Ça va pas, non ? Malgré son désaccord, un monstre l’oblige, en lui tirant les cheveux vers le bas, à s’agenouiller. Puis elle prend une claque.
—    Assez ! Se met-elle à crier !... Vous n’allez pas bien ?
La grosse Divine réitère son ordre… En envoyant un certain nombre de postillons !
—    A genoux petite !
—    C’est bon !... Voilà ! Eva s’est mise à genoux, mais détourne sa tête de la grosse dame.
—    Parfait !... Voilà qui est mieux petite Eva… Tu es bien belle… Tes lignes sont parfaites, pures et très attirantes. Tu as du caractère petite… c’est bien ! Tu me serviras comme toutes ces jeunes femmes… N’est-ce pas mes jolies ? Elles répondent en cœur… « Ho oui DIVINE ».
—    Il n’en est pas question ! Eva n’en revient pas… Sont-elles toutes droguées ?
—    Que tu es amusante petite Eva… Tu as besoin d’un petit traitement particulier, toi… Et tu verras, ici, c’est comme au paradis… Tout y est merveilleux !... Il y a que du charme, de la beauté, de la sensualité… et de l’amour, petite !... Ici, c’est le lieu réservé qu’aux plaisirs de la chair !.... Au sexe !... Mais uniquement au féminin !
Puis, la grosse femme géante claqua des doigts boudinés « Clap ! »… Deux danseuses souriantes apparaissent immédiatement en se tenant par la main. Elles sont parées de voiles transparents, cachant à peine leurs corps nus. Une douce et chaude musique s’élève dans la grande pièce… Les deux danseuses commencent la prestation. Elles s’activent sans broncher… dansent… dansent.
Puis deux autres danseuses viennent rejoindre les deux premières. La musique se fait plus rapide, plus forte encore. Elles s’agitent, sautent, s’entrelacent, se couchent dans des gestes sensuels et charnels.
A fur et à mesure que la danse évolue, elles jettent un à un leurs voiles pour terminer totalement nues. Leurs gestes sont maintenant plus équivoquent et érotiques. Elles se touchent, se caressent, s’embrassent tout en continuant une danse qui devient plus torride.
Eva est stupéfaite !... Elle se demande où elle est.
Soudain, encouragées par la DIVINE, deux danseuses se relèvent et se dirigent vers Eva tout en dansant, l’air menaçantes, montrant qu’elles sont très attirées par Eva.
—    Non !... Ne me touchez pas !
L’une d’elle l’a saisie par les épaules et commence à l’embrasser dans le cou. C’est d’abord une main, puis deux, puis quatre mains qui caressent ses seins, son ventre et qui fouillent son sexe… Puis plusieurs autres êtres viennent participer aux débats, toutes plus folles de désir les unes des autres !
Eva se sent dépassée et impuissante devant cet évènement pour le moins, très surprenant !
Elle se débat avec vigueur. Tente de se défaire de leurs prises et de ces êtres qui se collent à elle… Puis, dans un ultime effort, elle parvient à décrocher quelques mains et quelques bouches de son corps !... Certaines basculent en arrière, la libérant pour un temps. Mais dans sa poussée, elle est elle-même déséquilibrée et part en arrière. Elle Heurte avec l’arrière de sa tête, le mur de roche… et s’évanouit, KO.
A cet instant, la folie sexuelle de ces êtres qui ne semblent pas être totalement conscientes, les obligent à assouvir leurs délires libidineux.

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