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« Au fil de la corde… »

 

― A l’heure où le monde entier baigne dans l’incohérence… dans toutes sortes d’intrigues politiques et financières… où l’on se bat avec des systèmes informatiques de plus en plus compliqués… Je me suis amusé  à remonter l’histoire, voire,  le fil de la corde.

Élément naturel et simple, que la nature nous a mis à notre disposition.

Aujourd’hui, le fil (ou le lien) soulève encore beaucoup d’interrogations, de mythes et de symboles.

Devenu indispensable, le fil est partout. Sa présence et ses applications techniques accompagnent notre vie quotidienne. Il a été inventé pour assembler des matériaux entre eux. Symboliquement… Il est le « lien » dans tout…et partout. Présent, entre le réel et l’irréel… le visible et l’invisible… le physique et le mental. Fil conducteur de la vie, il est celui qui relie… qui renoue… et qui resserre les liens.

 

― Dès que l’être humain a eu l’idée de se recouvrir de vêtements… il a tout naturellement inventé un petit objet. Curieusement… c’est probablement « l’attache », que l’on appellera par la suite « épingle » qui aurait été inventé le premier. Soit par un petit os long et fin, une longue épine dure, ou un petit morceau de branche. Mais ces petits matériaux, trop fragiles, trop cassants, n’étaient pas suffisamment efficaces sur le plan de la durée.Alors, quand l’homme grognon, fatigué de remettre constamment en ordre ses frusques qui ne tenaient pas sur sa peau gluante…  il a eu l’idée d’utiliser de grandes herbes, des boyaux d’animaux, ou des poils de mammouth pour confectionner un semblant de lien. Par suite d’énervement et d’agacement… il est probable que dès cette époque, une sorte ceinture grossièrement torsadée fut trouvée pour résoudre le problème. Mais ce n’était pas encore l’idéal.

 

50 000 ans av J.C… l’être humain découvre l’utilité du silex. Il se mit alors à tailler et à découper les épaisses peaux d’animaux pour se couvrir. Puis un jour, avec un silex pointu et coupant, il a fait une petite fente, puis deux, puis plusieurs. Il pouvait enfin passer un lien. Le principe de la couture était né !

Il faut attendre 30 000 ans av J.C. pour qu’un lien plus solide soit inventé. En effilochant les fibres… en les entrelaçant soigneusement entre elles, puis en faisant des torsades pour le rendre plus solide.

C’est ce que l’on peut appeler aujourd’hui  de la « ficelle ».

C’est « l’épingle » inspira le technicien de l’époque… Faire un trou à un bout pour y passer un fil.

L’épingle devient « aiguille ». Elle était capable de traverser directement le cuir sans le déchirer. La couture ainsi faite, devenait nettement plus solide… et les vêtements ne tombaient plus.

Ce serait seulement vers les 20 000 ans av J.C. que « l’aiguille à chas » aurait pu être inventée…

 

― De fil en aiguille… (Si je peux me permettre)… ces techniques se sont considérablement perfectionnées… la dextérité des artisans, des fileurs et des confectionneurs… deviennent plus précises.

Plus tard, avec la découverte des techniques de la trame et du tissage… la confection des tissus devient de plus en plus sophistiquée. Après quelques manipulations… le fil… la ficelle, devient la corde.

Plus solide, plus pratique, plus longue, plus souple, plus flexible et plus résistante… elle peut maintenant atteindre de grandes longueurs. Résultat : Les besoins en chanvre explosent.

 

― Le mot « corde » fait tellement partie de notre langage, qu’il se mêle désormais à nos expressions, tels que par exemple : en anatomie,on a les cordes vocales… En musique, la corde d’un instrument… En géométrie, l’unité de mesure, ou la corde d’un cercle…  En physique, la théorie des cordes. « Être sur la corde raide »… c’est être dans une situation délicate. « Avoir plusieurs cordes à son arc »… c’est ne pas manquer de ressources pour réagir. « Tirer sur la corde »… c’est abuser de la situation. C’est exagérer. « Faire vibrer la corde sensible »… c’est émouvoir une personne en touchant le point le plus sensible de son caractère… Etc.

Puis, encore deux expressions :

« Se rendre la corde au cou » ou « Venir la corde au cou »… c’est se mettre sans aucune condition à la merci d’une idéologie, d’un mouvement… voire, d’un vainqueur. C’est se « donner » en totale confiance. C’est aussi, l’acceptation d’abandonner sa vie actuelle, pour suivre un autre chemin, plus initiatique.

 

― Le nœud, qui est l’aboutissement du lien, symbolise la rencontre, le mariage et l’union.… Il est très présent dans de nombreux peuples, pour affiner et consolider les liens.

Signe de liberté débridé… le nœud peut également symboliser la folie. Sur le plan physique, le nœud peut marquer le lien magique attachant une énergie ou un principe à telle ou telle action. Il est aussi un signe de complication… car, il porte autant d’espoir que d’instabilité.

Le nœud doit être dénoué avec intelligence et patience, sinon, il se reforme de lui-même, plus serré et plus difficile à défaire. C’est ce qui est arrivé à Alexandre le Grand à propos du nœud Gordien.

 

― Dans l’Égypte de l’antiquité, les nœuds manifestent toujours une relation particulière entre les dieux et la terre… et pour la vie des humains. Exemples : la corde à nœuds. Le « nœud isiaque », symbole d’Isis… confectionnée en fils d’or… il est le symbole de l’éternité et de la vie… et par extension, du souffle divin et des énergies célestes dispensatrices de vie. C’est le pouvoir magique.

La boucle de l’Anhk veut dire : Lier, et délier… puis, circuit, lien, conjuration de la parole (lier par les mots), ou (lier les mots ensemble). Cet objet unique marquait la puissance, ou la soumission.

 

― Enfin… le sens symbolique est dual :

1/ - Vecteur de mort… « La corde du pendu »

2/ - Vecteur de vie… « Le cordon ombilical »

 

― Chacun d’entre nous se doit d’être le « bout de corde » qui traîne à l’extérieur du bateau, afin de secourir les éventuels naufragés qui sont tombé à l’eau.

C’est une image purement symbolique… bien sûr.